Fablab et handicap : une rencontre évidente ? avec My Human Kit
Télécharger MP3Alexandre: Quand on veut s'intéresser à notre société numérique, en règle générale, on ne pense pas immédiatement à tous les aspects physiques de la chose.
Alexandre: En même temps, lorsque nous y pensons, les premiers objets qui nous viennent en tête sont souvent les ordinateurs ou les smartphones.
Alexandre: Les plus connaisseurs auront peut-être en tête les data centers ou même les câbles sous-marins.
Guglielmo: Pourtant, une partie de l'imagination numérique tente de relier dans un sens deux fois utopique, deux fois dystopique, les numériques et les corps.
Guglielmo: C'est d'un set optique que nous avons commencé à nous intéresser au handicap.
Guglielmo: Même s'il s'agit d'un sujet souvent relégué au second plan, il existe un monde qui travaille sous la manière de réparer ou d'augmenter les corps humains.
Guglielmo: Au centre, on y trouve des Fab Labs.
Guglielmo: C'est les labos de bricoleurs qui mélangent entre aide et création autour des projets open source.
Alexandre: Dans ce nouvel épisode, pour parler de ces sujets, nous avons eu le plaisir d'échanger avec Nicolas Huchet, fondateur du Fab Lab My Human Kit et Charlie Dreano, directeur de l'association.
Générique: OK, je lance Azerty.
Alexandre: On vous a déjà parlé des Fab Labs.
Alexandre: Souvenez-vous ces espaces où s'exprime la créativité de chacun autour de projets open source.
Alexandre: Dans ces tiers lieux, les personnes s'accompagnent et s'entraident à maîtriser les nombreux outils présents allant du micro-ordinateur à la découpeuse laser et j'en passe.
Alexandre: Tony Van Pook, que nous avions reçu à l'époque, nous disait qu'il était courant que les Fab Labs étaient une coloration, c'est-à-dire des spécialités ou des sujets de prédilection.
Alexandre: Et My Human Kit, vous l'aurez compris, s'est axé sur le handicap.
Alexandre: Alors, on reviendra sur la genèse de l'association, et sur quel type de projet Nicolas, Charlie et les bénévoles travaillent.
Alexandre: Mais pour faire simple, My Human Kit, c'est donc un lieu de créativité technique et technologique, ouvert comme tout Fab Lab, qui s'intéresse particulièrement à la question du handicap.
Alexandre: Pour s'intéresser à cette question, c'est bête, mais il faut pouvoir se mettre d'accord sur des définitions.
Alexandre: Alors, on a demandé à Nicolas, lui-même ayant perdu sa main droite dans un accident de travail, son avis sur le sujet.
Nicolas Huchet: Pour moi, le handicap, c'est quelque chose qui nous ralentit un petit peu, plus ou moins dans la vie.
Nicolas Huchet: On a pour qui ça va être très fort.
Nicolas Huchet: Il y a toujours aussi un élément comparatif.
Nicolas Huchet: Si tu mets plein de personnes tétraplégiques qui ont très peu de mobilité ensemble, elles sont toutes à la même vitesse.
Nicolas Huchet: Donc, c'est plutôt par rapport à la norme sociale, on va dire, d'aller vite, gagner du temps.
Nicolas Huchet: Ou je dirais que c'est vraiment le premier critère.
Nicolas Huchet: C'est qu'en fait, on est moins...
Nicolas Huchet: On est plus lent, on est moins rapide que le souhaiterait la société.
Nicolas Huchet: C'est comme ça que je le traduis, moi.
Guglielmo: Bon, du coup, l'handicap, c'est défini en fonction du norme.
Guglielmo: Et cette norme n'est pas décidée au hasard.
Guglielmo: C'est la société qui la décide selon les choses à elle plus importantes.
Guglielmo: Pour faire un exemple un peu simpliste, si une société met au centre la production des marchandises, bien évidemment, tous ceux qui nous ralentissent est hors de la norme.
Guglielmo: Et ce ralentissement peut être de n'importe quel type.
Guglielmo: Et c'est pour ça qu'il y a différents types d'handicap.
Guglielmo: Cognitifs, physiques, etc.
Guglielmo: Et même, si nous on reste dans l'handicap physique, il peut y avoir tellement de types différents.
Guglielmo: Du coup, face à toute cette variabilité, la question que je me pose est la suivante.
Guglielmo: Quel type de projet sort des MHK?
Guglielmo: Et comment, compte tenu de tout ça, ils arrivent à créer des augmentations aussi différentes pour l'un et les autres et pour chaque cas individuel?
Guglielmo: En fait, on n'a pas, nous, de préconçus, de dogmes.
Charlie Dreano: En fait, le principe, c'est d'avoir une porte ouverte au moins une partie de la semaine dans lequel une personne handicapée vient et nous dit en fait, moi, je rencontre cette difficulté, j'ai cette envie là et du coup, par rapport à cette difficulté ou cette envie, j'ai envie de me fabriquer tel objet ou j'ai cette première idée et nous, c'est à partir de ça que des projets naissent à My Human Kit parce que cette personne là, elle va rencontrer des salariés de l'association, des bénévoles de l'association et c'est de là que va démarrer un projet.
Charlie Dreano: Donc en fait, le spectre de projet, ça va effectivement de la main bioélectrique qui est un des premiers projets de l'association.
Charlie Dreano: Ça passe aussi par une petite adaptation pour attraper une fourchette, l'électrification d'un fauteuil manuel, l'aménagement d'une rampe, le rehaussement d'une table de cuisine chez quelqu'un.
Charlie Dreano: C'est vraiment très divers.
Charlie Dreano: Nous, notre entrée n'est pas des types de handicap, des classes d'âge, etc.
Charlie Dreano: Notre accueil est inconditionnel.
Charlie Dreano: Ça, on le revendique en disant que tout le monde peut venir à My Human Kit.
Charlie Dreano: J'ai l'impression de voir les équipes et les bénévoles travailler à My Human Kit qu'on ne se pose pas trop la question du handicap.
Charlie Dreano: En fait, l'intérêt, c'est plutôt de se poser la question de la solution qu'elle a trouvé.
Charlie Dreano: En fait, on ne se demande pas quel type de handicap.
Charlie Dreano: Si le monsieur est plus aveugle ou moins aveugle que son voisin qui a l'air aveugle aussi, on va réfléchir à comment mettre une carte en 3D plutôt qu'en 2D pour que chacun puisse la lire avec du relief.
Charlie Dreano: La difficulté se loge plutôt dans la réalisation des objets et pas tant dans la compréhension du handicap de la personne qui arrive.
Charlie Dreano: Parce que je pense que c'est ce que Nico a voulu faire avec le collectif quand ils ont fondé l'association.
Charlie Dreano: C'est de créer pas trop un espace de soins et pas trop un espace comme beaucoup d'espaces autour du handicap où on parle de ta maladie.
Charlie Dreano: Plutôt un espace où on parle de ce que tu veux faire.
Alexandre: Ok, là je crois qu'on tient un truc intéressant.
Alexandre: Quand on est une personne valide, je pense qu'il est peut-être difficile de remarquer à quel point les lieux en lien avec le handicap sont d'abord et avant tout des lieux de soins.
Alexandre: Et Charlie me fait remarquer que c'est pas du tout ce qu'essaye d'être My Human Kit.
Alexandre: Au contraire, on a ici un lieu alternatif pour les personnes handicapées.
Alexandre: Cette connaissance du monde du handicap, Gu et moi ne l'avons pas.
Alexandre: Et par conséquent, certaines de nos questions sont peut-être infantilisantes, ou sont teintées d'un validisme que nous n'avions pas vu.
Alexandre: Nous sommes tombés dans le piège du point de vue médical de la question.
Alexandre: Pour nous, il était intéressant de se demander comment des personnes qui n'ont pas d'expertise médicale peuvent-elles travailler sur des objets en lien avec leur handicap.
Alexandre: Et si finalement la question avait été mal posée, la réponse n'en est pas moins intéressante.
Charlie Dreano: Alors excuse-moi de le dire comme ça parce que du coup le regard il est pas bon parce qu'en fait l'expert il est la personne qui est en situation de handicap.
Charlie Dreano: Et du coup c'est elle qui dit en fait je veux ça je veux pas ça il faut que ça marche comme ça.
Charlie Dreano: Là Nico pourrait en témoigner peut-être en rebond mais c'est à ça qu'on s'astreint et c'est à ça qu'on est vigilants avec les équipes et avec les bénévoles c'est de pas décider à la place de la personne.
Charlie Dreano: Et c'est ce qui se passe parfois dans les parcours de soins quand t'es handicapé ou même juste quand t'es malade.
Charlie Dreano: Voilà tu vas chez ton médecin t'aurais plutôt envie d'avoir un soin global j'espère qu'il t'envoie plutôt chez l'ostéo pour avoir un soin global mais il te prescrit 10 censes de kiné juste pour traiter un problème au genou alors que le problème est peut-être plus global.
Charlie Dreano: T'es souvent toi-même plus conscient de ce dont t'as besoin que le parcours de soignants qui t'accompagnent.
Charlie Dreano: Ça veut pas dire qu'on n'a pas besoin d'eux mais en tout cas My Human Kit c'est un espace où du coup on te dit pas ce que tu dois penser.
Charlie Dreano: T'es un espace où c'est toi qui l'exprimes.
Nicolas Huchet: On voudrait casser ce rapport de sachant qu'on a toute notre vie avec le prof, les parents, l'EN plus un dans l'entreprise et tout.
Nicolas Huchet: Et donc dans le secteur médical ou du handicap, c'est le prothésiste, le médecin, l'infirmier ou l'aides-soignants, qui parfois dans son rôle aussi de protéger la personne, qui ait son expérience et de fait de son métier de tout ce qu'elle a appris, et de l'école aussi, de tout ce qui arrive parfois avec une posture où elle sait un petit peu ce qui est bon pour toi.
Guglielmo: Comme l'a dit Alex, notre point de vue peut être mal adapté aux questions d'handicap.
Guglielmo: Du coup si nous aussi, vu qu'on vit dans la norme et pas dans la marge hors de la norme, on peut avoir de mauvais angles sur les sujets, j'imagine qu'il n'y en ait pas les seuls.
Guglielmo: Par exemple, même si les corps médicals devraient être habitués à travailler avec l'handicap, on peut aussi se dire qu'ils et elles ne sont pas nécessairement exontés de vivre dans la norme qu'on discutait tout à l'heure, exactement comme nous.
Guglielmo: On pourrait donc penser que l'ensemble de médecins, infirmiers, etc.
Guglielmo: aient quelque chose à rédire sur MSK, c'est-à-dire une bande de bricoleurs fous qui testent des prothèses.
Guglielmo: Est-ce qu'il y a de l'enthousiasme ou plutôt des conflits?
Guglielmo: Si un championnat de foot et que t'es l'équipe amateur et que tous les autres sont des professionnels, ils vont pas se moquer de toi.
Nicolas Huchet: Ils vont dire, bah, il continue à vous amuser.
Nicolas Huchet: Et donc, notre rôle, c'est d'être ce bac à sable, de se revendiquer comme n'étant pas professionnel.
Nicolas Huchet: Et c'est justement grâce à ça qu'on attire des personnes qui sont bricoleurs.
Nicolas Huchet: C'est un endroit où on peut venir un petit peu se plaindre de ce qui marche pas, mais aussi un petit peu rêver de ce qu'on aimerait.
Nicolas Huchet: Moi, si je prends l'amputation, je rencontre pas mal de personnes qui voudraient des fois juste une perceuse au bout du bras.
Nicolas Huchet: Et c'est sûr qu'on peut pas dire à notre prothésiste, vous avez une perceuse.
Nicolas Huchet: Ce n'est pas son métier.
Nicolas Huchet: Donc, nous, c'est de dire, bah, écoute, il y en a déjà trois qui m'en ont parlé.
Nicolas Huchet: Bon, ça se fait pas comme ça.
Nicolas Huchet: Tu vois, c'est aussi de démystifier My Human Kit, parce qu'on a eu un moment donné, je pense, on a été générateur d'espoir avec la main, un prime en 3D.
Nicolas Huchet: Et on avait des demandes qui étaient impossibles à traiter, mais on ne le savait pas nous-mêmes.
Nicolas Huchet: Puisqu'on était dans cette euphorie et dans cet enthousiasme de dire Oh ouais, il n'y a pas de limite, justement, il n'y a plus de barrière.
Nicolas Huchet: Et on avait une personne qui arrivait avec deux jambes en moins et on se disait Comment on va faire pour l'aider?
Nicolas Huchet: Oh ouais, on pourrait utiliser...
Nicolas Huchet: En fait, quand je repense aujourd'hui, on s'imaginait des trucs...
Nicolas Huchet: Mais c'était bien, on était naïfs en fait.
Nicolas Huchet: C'est bien aussi de passer par cette phase-là où tu crois que tout est possible et que ça crée de l'espoir.
Nicolas Huchet: Et puis, en tout cas, ça met dans un élan.
Guglielmo: Ici, Nicolas me dit quelque chose de fondamental pour moi.
Guglielmo: Avec un regard un peu naïve, on pourrait imaginer un landmine dans un futur proche où il serait possible de réaliser une utopie.
Guglielmo: Des fab labs capables de créer des prothèses adaptées aux besoins de chacun et chacune pour tous les types de corps et rapidement.
Guglielmo: Un véritable laboratoire d'augmentation humaine digne d'un film de science fiction dans lequel nous pourrons nous réparer rapidement et sans problème.
Alexandre: Bon, ça c'est clairement un horizon difficile à atteindre.
Alexandre: Mais on le verra plus tard, à My Human Kit, il bosse un peu sur cet idéal quand même.
Alexandre: En tout cas, comme Nicolas l'a rappelé, cette main bionique, elle a été génératrice d'espoir.
Alexandre: Alors on lui a demandé de nous raconter un peu cette histoire.
Alexandre: Qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête de quelqu'un qui se dit tiens, si je me réparais moi-même?
Alexandre: C'est le mélange de déception, frustration, d'impasse un peu dans mon parcours de vie.
Nicolas Huchet: J'approche la trentaine, j'ai pas trop d'avenir.
Nicolas Huchet: Donc, je suis assez désespéré.
Nicolas Huchet: Et j'ai cette prothèse qui tombe en panne.
Nicolas Huchet: Et il y a des nouvelles prothèses qui coûtent cher et tout ça.
Nicolas Huchet: Donc, il y a cette frustration un peu.
Nicolas Huchet: Ça, c'est le premier élément moteur.
Nicolas Huchet: Et le deuxième, c'est la rencontre avec les Fab Labs.
Nicolas Huchet: Et donc, il y avait le Fab Lab de Rennes que j'ai découvert par hasard.
Nicolas Huchet: Et quand j'ai vu l'imprimante 3D, je leur demande justement si on peut faire des marobots avec ça.
Nicolas Huchet: Et je suis tombé sur une bande d'illuminés, si je peux dire ça comme ça, mais un peu des joyeux, des joyeux geeks très humains qui sont dit pourquoi.
Nicolas Huchet: Quand ils ont vu la prothèse, ils ont dit mais comment ça marche.
Nicolas Huchet: Et puis en fait, on a parlé de ça, on a parlé de ça.
Nicolas Huchet: Et puis après, on est allé sur Internet.
Nicolas Huchet: Et puis c'était des passionnés en fait.
Nicolas Huchet: C'est comme ça que j'ai, en espace de 10 minutes, j'ai découvert qu'on pouvait télécharger des objets en 3D sur un ordinateur, qu'on pouvait les imprimer.
Nicolas Huchet: Parmi tous ces objets, il y avait une main robot et que les plans étaient open source.
Nicolas Huchet: Et que le défi, ce serait de la fabriquer au Fab Lab.
Nicolas Huchet: Et donc, en l'histoire de 10 minutes, c'était plié.
Nicolas Huchet: Ça y est, j'ai un objectif dans la vie.
Nicolas Huchet: C'est un jour, que ce truc là, ce soit concret.
Nicolas Huchet: J'ai compris qu'on pouvait imprimer des 1D, on pouvait imprimer des trucs.
Nicolas Huchet: Ça, c'est ma robot.
Nicolas Huchet: Si un jour je fais ça, c'est bon.
Nicolas Huchet: C'est parti avec cet objectif là.
Alexandre: Et c'est comme ça qu'est née aussi l'idée de ne pas juste imiter une prothèse homologuée, mais bien de proposer des alternatives réellement utiles.
Nicolas Huchet: Il y a ce truc qui existe, les mains électriques, muo-électriques.
Nicolas Huchet: C'est une main électrifiée, motorisée, qui bouge grâce à l'impulsion des muscles du moignon.
Nicolas Huchet: Et c'est en mettant des petites électrodes en contact avec la peau, qui fait qu'en contractant le muscle, on fait bouger la main.
Nicolas Huchet: Donc c'est le principe de fonctionnement d'une prothèse muo-électrique.
Nicolas Huchet: Et c'est vrai que ça, si tu veux, pour pas mal de prothésistes, c'est l'outil parfait.
Nicolas Huchet: Parce que ça ressemble à une main, ça donne de l'autonomie, et donc pour un amputé, ils vont lui proposer ça.
Nicolas Huchet: Avant, il n'y avait pas ces prothèses muo-électriques.
Nicolas Huchet: Ça date vraiment des années 80, 90 où ça a commencé.
Nicolas Huchet: Avant, ça existait sous forme de prototype.
Nicolas Huchet: On va dire dans les années 70.
Nicolas Huchet: C'est à ce moment-là que ça a été inventé.
Nicolas Huchet: Mais le temps que ça arrive, il s'est passé une bonne décennie.
Nicolas Huchet: Donc moi, en 2002, par exemple, dans les années 2000, il y avait un modèle de prothèse muonéctrique.
Nicolas Huchet: Il n'y en avait qu'un, il n'y avait qu'une main.
Nicolas Huchet: Elle était longue, elle avait une vitesse constante.
Nicolas Huchet: C'était dégueulasse.
Nicolas Huchet: C'est pour ça que j'étais très déçu.
Nicolas Huchet: Mais avant ça, avant que ces mains fonctionnelles et esthétiques, il y avait une simple pince de travail.
Nicolas Huchet: Et puis c'était beaucoup des manuels qui perdaient leurs mains ou alors des gens pendant la guerre.
Nicolas Huchet: C'était plutôt des hommes bricoleurs.
Nicolas Huchet: Donc on leur donnait une pince de travail pour qu'ils puissent retourner travailler dans les champs ou à l'usine, etc.
Nicolas Huchet: Le côté fonctionnel, en fait, c'était le côté fonctionnel qu'on recherchait.
Nicolas Huchet: Donc ces solutions-là, si tu veux, qui sont ni une main, qui sont pas une main, et qui sont pas électriques, ça existait déjà.
Nicolas Huchet: Ça existe déjà sauf que avec le Toucno-solutionnisme, où on croit que ça c'est mieux, effectivement dans la tête des gens, on se dit que c'est quand même mieux d'avoir une main électrique.
Nicolas Huchet: Et les prothésistes, c'est ce qu'ils pensent.
Nicolas Huchet: Nous, en fait, My Human Kit, en ayant cette liberté justement d'agir et de se réapproprier sous handicap, bah moi j'ai pu formuler la demande de dire, bah en fait, bon bah en fait un couteau c'est chiant, on peut pas cuisiner avec une prothèse.
Nicolas Huchet: Voilà, je peux pas râper mes carottes.
Nicolas Huchet: Je peux pas, tu vois, je voudrais couper de l'ail en fait.
Nicolas Huchet: Je voudrais sentir les légumes.
Nicolas Huchet: Donc, bah on téléporte le couteau en fait à la place de la prothèse.
Nicolas Huchet: Et ces solutions là qui existaient, qui sont très coûteuses, bah j'allais pas, moi, jamais de ma vie j'achèterais un couteau prothétique à 200 balles.
Nicolas Huchet: Je n'ai rien à foutre en fait.
Nicolas Huchet: Tu vois, mais ça existe.
Nicolas Huchet: Mais comme c'est un truc normalisé qui...
Nicolas Huchet: Donc, aujourd'hui, bah nous on a inventé ça.
Nicolas Huchet: Et c'est vrai que, bah on peut travailler, on peut personnaliser avec les personnes.
Nicolas Huchet: Là, ça fait quand même deux personnes en putée d'une main qui, elles, elles ont un besoin, c'est pouvoir s'attacher les cheveux.
Nicolas Huchet: Et ça, ça n'existe pas, si tu veux le truc.
Nicolas Huchet: Donc, bah on invente un truc pour s'attacher les cheveux.
Nicolas Huchet: Moi, mon truc, c'est la batterie.
Nicolas Huchet: Voilà, bah je pense qu'on a la meilleure baguette prothétique du monde parce que c'est la plus léger.
Nicolas Huchet: Enfin, c'est un urbond.
Nicolas Huchet: Moi, j'ai regardé tous les trucs qu'il se faisait.
Nicolas Huchet: Franchement, on a le meilleur truc.
Nicolas Huchet: Et voilà, on fait des solutions sur mesure, des choses que ne pourra pas faire la prothèse.
Nicolas Huchet: Effectivement, on offre des possibilités qui n'existaient pas.
Guglielmo: C'est évident pour les PSH, mais peut-être un peu moins pour nous.
Guglielmo: Certains et certaines PSH ne souhaitent pas forcément rentrer dans la norme, c'est à dire retrouver une main dans ces cas.
Guglielmo: Parfois, les inconvénients l'importent sous les avantages.
Guglielmo: Et la chose la plus importante semble être de retrouver une fonctionnalité spécifique qui leur est chère.
Guglielmo: Les PSH ont souvent plusieurs prothèses pour différents usages.
Guglielmo: Mais la voix de Nicolas est remplie d'émotions quand il décrit tous les choses qu'on peut faire avec ce prothèse et tous les types des prothèses.
Guglielmo: Et c'est là qu'une question s'impose.
Guglielmo: Mais si la norme existe dans les corps, ça doit exister aussi pour les prothèses, non?
Guglielmo: Je veux dire, c'est pour ça qu'il y en a une tonne de réglementations et de lois pour réguler tous les produits qu'on a en vente.
Guglielmo: Mais comment ça marche dans leur cas?
Guglielmo: Je veux dire, si j'achète une prothèse, ça doit être homologué.
Guglielmo: Mais du coup, si j'ai me la fait moi-même dans un Fab Lab, c'est ok, il n'y a pas de souci.
Nicolas Huchet: C'est un métier en fait d'homologuer et l'homologation.
Nicolas Huchet: Nous, on fait tout un travail qu'on appellerait de la R&D.
Nicolas Huchet: Si on était en entreprise, on fait une R&D collaborative.
Nicolas Huchet: Donc si je prends l'exemple de la prothèse ou de la motorisation des fauteuils, on fait tout un tas de développement qu'on fait par la voie collaborative qui fait qu'on n'a pas à faire appel à des investisseurs ou emprunter de l'argent à la banque en montrant des bulletins prévisionnels, des bilans prévisionnels qui disent que dans six ans, on aura vendu tant d'appareillages et qu'ils seront remboursés et qu'on fera même un super rendement qui fait qu'on va générer du profit et qu'on sera une entreprise lucrative.
Nicolas Huchet: Donc ça, ça nous permet ça.
Nicolas Huchet: Et avec toute la difficulté de trouver du coup des bénévoles, des partenaires.
Nicolas Huchet: Donc ce n'est pas mieux que ce qui existe en vrai.
Nicolas Huchet: Par contre, tu te les fabriquais et c'est vraiment accessible.
Nicolas Huchet: Aujourd'hui, ça coûte zéro d'ailleurs.
Nicolas Huchet: Mais on a besoin par contre du retour des utilisateurs qui, eux, utilisent ces trucs du commerce et qui disent Ah mais il y a ça sur le truc du commerce que vous n'avez pas et franchement je pense que c'est pas grand chose, ça pourrait vous faciliter la vie.
Nicolas Huchet: On a besoin de ça quoi.
Alexandre: Quand Nicolas nous raconte son expérience avec sa main mio-électrique, on comprend que l'existence même de My Human Kit a du sens.
Alexandre: Après tout, il n'y a que Nicolas qui peut se rendre compte de ce que Nicolas a besoin.
Alexandre: Enfin, ça c'est ce que je me suis dit en écoutant son témoignage qui souligne un certain manque d'inclusion dans les équipes en charge de produire ces aides techniques.
Nicolas Huchet: Les personnes concernées ne sont pas incluses dans le développement des prothèses de main pour amputer.
Nicolas Huchet: C'est clair.
Nicolas Huchet: Parce que le premier critère de rejet de prothèses, c'est le poids.
Nicolas Huchet: En fait, à partir du moment qu'une prothèse est lourde, on ne la porte pas.
Nicolas Huchet: Et elles sont toutes super lourdes.
Nicolas Huchet: Après, les tout derniers modèles font vachement de bruit.
Nicolas Huchet: Ça tombe toujours en panne.
Nicolas Huchet: Il y a un truc qui ne colle pas.
Nicolas Huchet: Maintenant, j'ai compris comment ça fonctionnait.
Nicolas Huchet: On invente un produit, on fait du marketing pour dire qu'il est génial.
Nicolas Huchet: Ça donne envie aux gens de l'avoir.
Nicolas Huchet: Une fois qu'ils l'ont, ça tombe en panne.
Nicolas Huchet: Mais comme ils n'ont rien testé d'autre, ils se disent que c'est comme ça, que c'est la faute à la pâte chance.
Alexandre: Il n'y a probablement aucune personne qui a été intégrée dans toutes ces démarches de la création ou du marketing.
Nicolas Huchet: En tout cas, ça change.
Nicolas Huchet: Enfin, ça change et qui n'ont pas été intégrées et incluses, c'est parce qu'aussi la place de la personne handicapée dans la société, c'est une personne fragile.
Nicolas Huchet: Tu vois, donc elle ne va pas se sentir capable comme ça de dire Moi, j'ai envie de participer à votre programme de R&D.
Nicolas Huchet: D'ailleurs, moi, avant même My Human Kit, je les contactais, c'est là-bas.
Nicolas Huchet: Bah oui.
Nicolas Huchet: Et ils me disaient Ouais, tu peux passer.
Nicolas Huchet: Mais en fait, ils s'en foutaient un peu.
Nicolas Huchet: Moi, je pensais que les mecs, ils allaient me dire Putain, mais ouais, génial, tu vis en Italie, mais attends, on te garde cinq jours, on va faire des trucs.
Nicolas Huchet: En fait, combien de temps tu restes?
Nicolas Huchet: Une nuit?
Nicolas Huchet: Bon, ok, bon, on va voir ce qu'on peut faire.
Nicolas Huchet: Alors qu'en fait, j'ai leur putain de cobaye, je ne comprenais pas.
Alexandre: Et là, on entend la lassitude dans la voix de Nicolas.
Alexandre: De la lassitude envers le monde industriel et médical qui, on se doute, doit être partagé par les membres de son Fab Lab.
Guglielmo: Azerty Autour de moi cependant, j'ai constaté un intérêt croissant pour les sujets.
Guglielmo: Pour donner deux exemples, de plus en plus je vois préciser si un événement est accessible à un PMR ou pas.
Guglielmo: Ou, un autre exemple, dans le monde du jeu vidéo on en parle de plus en plus, avec certains jeux qui ont de menus accessibilité.
Guglielmo: Soyons clairs, nous sommes très loin d'un monde qui met aussi les PSH dans la norme et qui de coup ça devient vraiment accessible pour OEL.
Guglielmo: Mais je me demande s'il y a eu des avancées au cours des dernières décennies, au moins sur les plans technologiques.
Nicolas Huchet: Les choses évoluent très vite, en tout cas je trouve, avec le numérique.
Nicolas Huchet: Parce qu'aujourd'hui t'as un Google Home ou je sais pas quoi, tu parles à ton smartphone, tu fermes tes volets, faut quand même savoir qu'il y a 10-15 ans fallait faire venir une entreprise externe pour connecter tes volets à un appareillage que tu allais mettre sur ton fauteuil pour fermer toi-même tes volets le soir.
Nicolas Huchet: Aujourd'hui tu dis ferme les fenêtres.
Nicolas Huchet: D'ailleurs il y a des gens qui viennent à My Human Kit qui viennent expliquer comment tu connectes ton smartphone à des volets roulants avec une application open source sans passer par le Google Home etc.
Nicolas Huchet: Franchement c'est un truc quand même de dingue quoi.
Nicolas Huchet: Quand je vois une quadruple amputée qui achète une Tesla, je suis anti-bagnoles comme ça, mais qui me dit en fait c'est la voiture la plus adaptée pour moi.
Nicolas Huchet: Parce que regarde la poignée, regarde le truc.
Nicolas Huchet: Il y a 10-15 ans, un quadruple amputé pour reconduire, ça aurait pris trois ans, enfin je sais pas, de trouver la bonne bagnole, de machin.
Nicolas Huchet: Alors on va prendre une boîte auto.
Nicolas Huchet: Enfin je veux dire, c'est quand même aujourd'hui les boîtes automatiques, il y en a plein.
Nicolas Huchet: Et d'un autre côté il y a le problème qui est la miniaturisation des objets qui fait que c'est plus compliqué à manipuler.
Nicolas Huchet: Voilà, ça c'est un truc.
Nicolas Huchet: Au niveau de l'intelligence artificielle, c'est génial.
Nicolas Huchet: En fait, moi ce que j'observe au niveau de ma propre expérience, c'est que tout ce qui est soft, ça va à une vitesse de dingue.
Nicolas Huchet: Et là où ça freine, par contre, et où ça va de plus en plus lentement, parce que justement on met tout dans le soft, c'est le hardware.
Nicolas Huchet: Donc, par exemple, je vois bien dans la mentalité des ingénieurs, quand ils me parlent de prothèses, ils me disent qu'on peut mettre du deep learning et de l'IA, et puis si on mettait un autre moteur et tout.
Nicolas Huchet: Et je dis bien non, en fait, mécaniquement, il faut que ce soit costaud.
Nicolas Huchet: Il n'y a plus de boutons maintenant sur les...
Nicolas Huchet: Il n'y a plus de boutons.
Nicolas Huchet: Il n'y a plus de boutons nulle part.
Nicolas Huchet: Les téléphones, il n'y a pas de boutons.
Nicolas Huchet: Une tablette, il n'y a pas de boutons.
Nicolas Huchet: Donc, en fait, on transforme tout en écran, en reconnaissance vocale, en machin.
Nicolas Huchet: Tu ne sais pas si c'est on ou off.
Nicolas Huchet: Il faut qu'il y ait la petite lumière qui te le dit.
Alexandre: Ça, c'est des barrières d'accessibilité un petit peu.
Nicolas Huchet: Je ne sais pas.
Nicolas Huchet: Si tu prends un ampli e-fi de l'époque, il fallait quand même assez de force dans le doigt pour appuyer sur le bouton.
Nicolas Huchet: Je ne sais pas un retour en arrière.
Nicolas Huchet: Ce n'est pas mieux ni pire.
Nicolas Huchet: Il y a les deux.
Nicolas Huchet: Aujourd'hui, le mec, il rentre chez lui, il dit, Allume-moi le morceau Mémoire Cruang Bin à Texas Sun.
Nicolas Huchet: Et paf, il te joue le morceau que tu voulais.
Nicolas Huchet: Alors qu'avant, il fallait appuyer sur la chaîne, brancher le câble.
Nicolas Huchet: Tu vois, tous ces trucs qui font...
Nicolas Huchet: Suivant les handicaps, ça change tout.
Nicolas Huchet: C'est hyper différent.
Nicolas Huchet: Moi, tu vois, j'utilise du Apple.
Nicolas Huchet: C'est les seuls qui font encore des téléphones qui ne ressemblent pas à des ferrars passés.
Nicolas Huchet: Moi, je ne peux pas tenir à deux mains un téléphone.
Nicolas Huchet: Et je n'ai pas envie, voilà.
Nicolas Huchet: Et puis, deuxième truc, je transfert de mon ordinateur.
Nicolas Huchet: L'ordinateur aussi.
Nicolas Huchet: Oh putain.
Nicolas Huchet: Et l'ordinateur aussi, c'est ça.
Nicolas Huchet: Parce que moi, je prends beaucoup de photos, je fais beaucoup de vidéos, des trucs comme ça.
Nicolas Huchet: Et franchement, mais brancher un câble pour mon ordi, il faut les deux mains.
Nicolas Huchet: Enfin, c'est compliqué pour moi, comme je le fais souvent.
Nicolas Huchet: Et en fait, je vais abîmer le câble, je vais abîmer l'ordinateur ou le téléphone.
Nicolas Huchet: Donc, il y a ce truc de airdrop.
Guglielmo: Alors là, tous ces discours me font comprendre que même si on avait déjà discuté la variabilité de l'handicap, moi, je n'avais pas réfléchi à tous les reflets après qu'il pourrait y avoir.
Guglielmo: Pourtant, tout est logique.
Guglielmo: Les ingénieurs qui se focalisent sur les softwares, les désignent comme clés pour l'accessibilité.
Guglielmo: Et l'exemple de la disparition des boutons.
Guglielmo: Certes, il y a le fait que je ne connais pas personnellement ces mondes-là.
Guglielmo: Mais ce qui me surprend le plus, ce sont tous les détails liés à l'évolution de la technologie et à la manière dont elle s'adapte ou non.
Guglielmo: C'est-à-dire qu'il y a des dégâts qui sont accidentellement aux différents types d'indicapes.
Guglielmo: Si l'autopie d'un fab lab capable d'augmenter les corps en toute situation n'est peut-être plus l'horizon de My Human Kit, j'ai pensé heureusement qu'une de leurs forces est de montrer ce qui est possible si les PSH sont mises au centre et d'ou coup indiquer une voie différente à la conception de la technologie.
Alexandre: Honnêtement, on était déjà un peu convaincu par le projet en contactant Charlie et Nicolas.
Alexandre: Mais à ce stade-là, l'interview, le projet nous semble être une nécessité au vu de son impact social.
Alexandre: Alors on a demandé, est-ce que c'est possible d'imaginer My Human Kit partout, dans toutes les villes par exemple?
Alexandre: Oui, oui, nous on l'imagine en tout cas.
Charlie Dreano: Ça existe en fait, il y a des initiatives portées par des acteurs, des actrices sur des territoires.
Charlie Dreano: Il y en a à Lyon, à Montpellier, à Laval.
Charlie Dreano: Là j'avais un coup de téléphone tout à l'heure avec quelqu'un qui était au nord-ouest de la Bourgogne-Franche-Comté, qui avait déjà un Fab Lab, qui faisait déjà des projets autour du handicap et qui me demandait comment ils pouvaient rejoindre ce réseau.
Charlie Dreano: Donc aujourd'hui le Human Lab, c'est un label en fait.
Charlie Dreano: Il y a des structures qui sont labellisées pour reporter les valeurs qu'on porte, pour essayer de les faire vivre sur des territoires.
Charlie Dreano: En gros, c'est un lieu ouvert dans lequel...
Charlie Dreano: Enfin, ce n'est pas un lieu que pour les handicapés.
Charlie Dreano: Ce n'est pas un lieu que pour les valides qui bricolent pour les handicapés.
Charlie Dreano: C'est un lieu où les gens se rencontrent.
Charlie Dreano: Donc voilà, ça c'est l'ouverture, la mixité, la fabrication de projets ou de support pour des personnes en situation de handicap et avec ces personnes-là et la documentation de ces fabrications-là.
Charlie Dreano: Ça c'est les trois engagements qu'il faut prendre quand tu veux revendiquer ce label-là.
Charlie Dreano: Donc en fait on essaie d'essayez ce projet-là pour qu'il puisse servir au plus grand nombre.
Charlie Dreano: C'est ça l'enjeu, c'est qu'il y a un maximum de gens en situation de handicap qui peuvent trouver une solution dans un lieu comme ça et il y a un maximum de gens bénévoles de bonnes volontés qui pourraient avoir envie de contribuer à ces lieux-là.
Charlie Dreano: Ça c'est notre envie, après ça nécessite qu'en face il y ait des gens qui aient de l'argent et qui disent ok je veux que sur mon territoire il y a un lieu comme ça qui s'installe.
Charlie Dreano: C'est ça l'enjeu.
Charlie Dreano: Après je pense que sur un territoire le truc n'est pas extensible non plus indéfiniment.
Charlie Dreano: Nous aujourd'hui on a une quarantaine de projets, 50 projets par an.
Charlie Dreano: Il y a une équipe de 2-3 salariés qui sont vraiment dédiés à l'accompagnement de ces projets-là.
Charlie Dreano: C'est une dimensionnement de projet qui correspond bien au territoire Reine-Métropole.
Charlie Dreano: Par exemple, à l'échelle de la Bretagne, ce serait bien qu'il y ait au moins un Human Lab par département en Bretagne qui puisse drainer les demandes de ces gens-là sur ce territoire-là.
Charlie Dreano: Et si un jour on avait un Human Lab par département en France et dans les Outre-mer, ce serait super.
Guglielmo: Bon, je ne m'attendais pas à commencer la troisième saison de manière aussi positive, mais allons-y.
Guglielmo: Développement un peu partout de My Human Lab, ou plus généralement, si les travails sous les handicaps ne vous conviennent pas, d'où Numérique par les bas.
Guglielmo: Enfin, il y a quand même un dernier thème qui nous a suivi un filigrane tout au long de l'interview et qui on l'a déjà vu dans d'autres épisodes.
Guglielmo: Est-ce que par hasard MHK a une approche de Numérique qui s'apparente plus à de l'éducation populaire?
Guglielmo: C'est l'essence même de MHK.
Nicolas Huchet: On est dans une société où il faut changer le regard sur le handicap et puis en fait, c'est comme de dire aux gens de rouler moins vite quoi.
Nicolas Huchet: Si tu leur donnes des bagnoles rapides, donc si on veut vraiment que les gens roule moins vite et bien en fait on les éduque et on leur dit en fait il n'y a pas besoin d'aller vite et en fait ils se disent bah oui en fait j'ai pas besoin donc là plutôt que de changer le regard sur le handicap, c'est pareil de dire aux gens faudrait rouler moins vite alors que tu vois ils ont des grosses bagnoles, bah c'est de se dire en fait j'ai plus besoin d'essayer de changer le regard sur le handicap parce que j'ai changé le regard que j'ai sur le mien.
Nicolas Huchet: Donc maintenant ce que vous pensez ça me fait plus rien en fait.
Nicolas Huchet: J'ai pas besoin de vous changer et vous êtes comme vous êtes.
Nicolas Huchet: Et en fait les gens quand ils te voient comme t'es se posent plus justement en même temps tu vois comme par magie il n'y a plus ce truc ah la personne handicapée il n'y a plus ça.
Nicolas Huchet: En fait on est prisonnier du regard des autres et on est prisonnier de nous-mêmes et on croit qu'en changeant les autres ça va nous libérer.
Nicolas Huchet: Je le dis un peu à ma manière quoi mais alors que si tu t'assumes que tu te libères, je sais pas j'utilise ce terme là mais si tu justement et donc tu te libères en en faisant de ton problème ta solution c'est ce qu'on lui dit souvent si voilà donc ton problème en fait c'est ta solution et et ça te permet de te libérer d'un truc qui est justement ce fameux regard des fois qui est pas facile à porter.
Alexandre: Merci à Nicolas Huchet et Charlie Dreano d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Alexandre: On est très heureux d'avoir pu inaugurer cette saison 3 avec eux.
Alexandre: Pour les retrouver et découvrir leurs projets, on vous invite à taper My Human Kit sur vos réseaux préférés.
Alexandre: Cette saison 3 signe aussi pour nous notre arrivée sur Radio Grenouille.
Alexandre: Alors vous qui nous écoutez sur la bande FM, on espère que cet épisode vous aura plu.
Alexandre: Si au contraire, vous êtes plus podcast, n'hésitez pas à nous laisser des étoiles et des commentaires, ça nous permettra de nous améliorer.
Alexandre: A bientôt pour la suite en podcast ou sur Radio Grenouille.