Le jeu vidéo est-il devenu “woke” ? Afroféminisme et JV avec Jennifer Lufau (Afrogameuses)

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==/ Sous-titres générés avec IA (Whisper), editing et proofing par Guglielmo Fernandez Garcia /==
Il s'est passé quoi dans les mondes culturels depuis une décennie ?

Il semble que tous les deux mois, une nouvelle controverse éclate, qu'il s'agisse des

séries télévisées, des films ou des jeux vidéo.

Blanche neige est problématique, ils ont rendu la petite sirène racisée…

Bon, prenons l'exemple d'un monde de jeux vidéo.

Celle-ci représente la plus grosse industrie du monde devant les cinémas et cette

industrie culturelle est également numérique.

Aujourd'hui, représenter une personne qui joue par un homme blanc sur son ordinateur

– le cliché du geek à lunettes – n'aurait plus vraiment de sens.

D'ailleurs, est-ce que ça en a déjà eu un ?

En tout cas, une chose est sûre, la réalité de la population des gamers est différente.

D'après le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, le joueur moyen a

38 ans.

Concernant le genre, la moitié des joueurs sont des joueuses, de quoi déjà

désamorcer pas mal de préconçus.

Pour autant, malgré une population de plus en plus diversifiée, les représentations

ne suivent pas.

Le lien de jeux vidéo compte comme personnages principaux des personnes noires, des femmes,

des PSH ou même des personnes d'un âge différent du classique 20-30.

Pour essayer d'y comprendre quelque chose, il faut d'abord considérer que le numérique

n'est pas un monde à part.

Une société qui entretient racisme, sexisme et patriarcat verra forcément ses

travers, ses refletters dans ses oeuvres culturelles numériques.

C'est pour comprendre les coulisses de cette guerre culturelle que nous avons

eu les plaisirs d'échanger avec Jennifer Lufau, fondatrice et présidente de l'association

Afrogameuses, une association qui milite pour la visibilité des personnes sous-représentées

dans l'industrie.

Afrogameuses donc milite pour plus de représentations dans le jeu vidéo.

Pour ce faire, l'association a plusieurs activités.

Entre organisation d'événements dans lesquels on discute de ces problématiques

et présence sur Twitch, l'association trouve aussi le temps d'aller auprès des studios,

auprès des gens qui font les jeux, pour montrer qu'il existe des voies différentes

et que tout le monde doit pouvoir s'approprier le jeu vidéo.

Une mission qui se rapproche de l'activité principale de Jennifer, qui est consultante

en DEI pour Diversity, Equality and Inclusion.

Entre nous, la première fois que j'ai vu ça, je me suis dit que c'était

assez abstrait comme activité, alors on a demandé à Jennifer de nous expliquer

en quoi consistait son travail.

Mon travail se fait principalement autour des jeux, de la production des jeux eux-mêmes.

On est dans un cadre où les studios de jeux vidéo sont composés d'hommes blancs

si c'est hétérovalides.

A partir de là, on sait que ça a un impact sur les jeux et que c'est aussi

pour ça qu'on retrouve des jeux avec des personnages, des environnements qui

sont stéréotypés, qui n'ont pas forcément de profondeur.

Mon objectif, c'est d'aider ces studios à avoir un point de contact, à qui

en parler.

S'ils n'ont pas une personne avec qui en parler, soit ils ne vont rien faire

vis-à-vis de ces sujets-là, complètement passé à côté de la question, soit ils

vont le faire, mais très mal, et donc perpétuer les stéréotypes dans les

jeux.

Mon objectif, à travers ce job-là, c'est vraiment de les aider à prendre

en main ces sujets, les rassurer, leur dire « c'est ok, ça va bien se passer.

» Vous pouvez créer des histoires qui concernent d'autres peuples dont

vous ne connaissez absolument rien, tant que vous les faites avec les bonnes

personnes qui peuvent vous accompagner pour répondre à vos questions et faire

en sorte que vos jeux ne posent pas de problématiques sociétales plus que

nécessaire.

J'essaie qui nous semblent au début de l'entretien, mais j'ai récemment

déjà le besoin de poser une question sur un sujet un peu différent.

Jennifer s'est au fait présentée avec une t-shirt, si je me souviens bien,

de Nina Simone.

Bon, bien sûr, un tel t-shirt n'a plus rien d'exceptionnel, mais je ne

peux pas m'empêcher de penser qu'il y a une valeur différente sous

Jennifer.

Nina Simone est un véritable symbole d'un courant politique et culturel

appelé « Afroféminisme », d'un desquels on regarde à l'intersection

du féminisme et de la race.

Bon, un peu pour éviter les questions biographiques qu'on lui

pose souvent, j'essaie plutôt de la jouer sur ces terrains, et me parlant

des crivennes de ces courants comme Bellux, Angela Davis ou Audre Lorde.

Allez les chercher si vous ne les connaissez pas, elles méritent vraiment.

L'afroféminisme m'inspire depuis très très longtemps.

J'ai vraiment plongé dedans au niveau de mon adolescence et encore plus

à partir de 2020 avec les mouvements Black Lives Matter.

C'est quelque chose qui m'a énormément affecté et c'est en fait, c'est aussi ça

qui a inspiré la création d'Afrogameuse.

Il n'y a pas de coïncidence.

C'est vraiment un des points clés, un des points desquels je suis

partie, en fait, pour monter l'association.

Donc il y a une revendication en fait d'afroféminisme qui se fait

derrière parce que rien que le concept d'afro gameuse, c'est vrai

que c'est un nom qui fait grincer les dents parfois aux gens qui me

disent, pourquoi tu ne fais pas juste gameuse ?

Enfin, genre déjà, on sait que la place des femmes dans les jeux

vidéo, c'est déjà un sujet.

Pourquoi est-ce que tu es obligé d'aller rajouter l'afro derrière ?

Simplement parce qu'on existe en fait et qu'on est là et qu'on a le

droit d'être vu et qu'on a le droit de mettre en avant des sujets

qui nous concernent.

Et ce que je raconte pas généralement aussi, c'est que avant

même la création d'afro gameuse, moi, j'étais partie, j'avais

monté un blog, j'avais commencé à créer un blog où je voulais juste

raconter ma vie et mon vécu en tant que femme noire parce que

je ne trouvais pas des témoignages de femmes noires en

ligne et encore moins dans le jeu vidéo.

Donc c'est à partir de là, je me dis, bon, je vais parler de

jeu vidéo et puis au fur et à mesure, l'idée d'afro gameuse

est devenue évidente en fait.

Et c'est à partir de sa création aussi que je me suis

rendue compte que les gens avaient d'une certaine manière

besoin aussi d'une initiative comme ça et je m'en doutais

pas du tout et c'est là aussi qu'on se rend compte que

les personnes racisées et les personnes sous-représentées

de manière générale meurent d'envie d'avoir ce genre de

chose en fait, parce qu'on manque tellement de

représentation à tous les niveaux que lorsqu'on en

trouve un petit peu, on se raccroche énormément à ça.

C'est assez fort ce que nous dit Jennifer, les personnes

sous-représentées meurent d'envie d'avoir ce genre

d'initiative et franchement, ça paraît évident et n'y

a rien de plus humain que de chercher des personnes

qui nous ressemblent.

Pour autant, juste représenter pour représenter,

c'est discutable.

On pourrait naïvement se dire, tiens, il n'y a pas

assez de personnages noirs dans mon jeu, je vais en

rajouter et plus de problèmes, sauf que c'est plus

compliqué que ça.

Prenons l'exemple de Franklin, personnage noir d'un

des jeux les plus vendus de tous les temps,

J'étais à 5.

Alors oui, comme ça, on peut se dire que beaucoup de

gens ont vu ce personnage, ont joué ce personnage,

donc c'est chouette, mais quand on y regarde de plus

près, Franklin correspond à un certain archétype.

J'ai l'impression que ce genre d'archétype de

personnage sert à un immobilisme, dans la

manière qu'ont les studios de représenter

les personnes racisées.

Je partage cette réflexion à Jennifer.

L'exemple de Franklin, c'est vrai qu'il est super

parlant, parce que généralement, quand tu vas en

parler, il y a énormément de fans de GTA qui

vont dire, oui, mais attends, mais c'est GTA,

enfin, c'est tout le but de GTA, c'est d'être

un peu dans une satire pour dénoncer la société

américaine dans toute sa splendeur.

Et je suis assez d'accord avec ça.

Je pense qu'il y a un moment pour tout, en

fait. Franklin, il appartient à cet univers de

GTA et il dénonce quelque chose.

Mais malgré tout, ce n'est pas comme si on n'avait

pas d'autre manière de représenter ce type de

personnage. Moi, quand je demande autour de moi

qu'on me cite des personnages noirs iconiques

dans les jeux vidéo qui ont un rôle

principal, Franklin va beaucoup, beaucoup

ressortir. Et je trouve que ça en dit

long sur la perception qu'ont les gens,

des personnages noirs dans les jeux vidéo.

Il y en a d'autres. Mais pourquoi est-ce que

c'est lui qui ressort? Pourquoi est-ce que

c'est lui qui est tout de suite l'exemple

qui est mis en avant? Les gens aujourd'hui

vont aussi nous parler de Miles Morales dans

Spider-Man. Ils vont peut-être parler de

Colt dans Deathloop. Et ça, c'est plutôt

des jeux assez récents. Mais ça en dit long

sur le fait que les personnages racisés

lorsqu'ils existent, effectivement, ils sont

mis dans une position où ils sont des

clichés sur pattes. Vraiment, il n'y a

pas d'autre mot pour le dire. Moi,

il y a une corrégation que j'ai faite à

partir du moment où vous avez des

personnes qui sont sensibilisées à

ces sujets-là, des représentations, qui

sont aussi des personnes concernées.

Presque automatiquement, ça va en effet

avoir un impact sur la production des

jeux et sur la manière dont on va

essayer de faire des personnages un

peu plus réalistes, un peu moins

stéréotypés, un peu plus authentiques.

Et l'exemple typique pour moi, c'est

les jeux du studio Arkane.

Arkane Studio, ils ont un studio à Lyon.

Et le game director du studio,

c'est Dinga Bakaba. C'est un homme

noir d'origine ivoirienne qui dirige

le studio maintenant depuis quelques

années. Et comme par hasard, dans les

principaux jeux qu'ils ont réalisés ces

dernières années, t'as Deathloop où

t'as deux personnages noirs

qui sont vraiment les personnages

principaux du jeu et qui sont mises en

avant aussi sur l'affiche. Avant ça,

t'avais Billy dans Dishonored aussi.

Et je me suis posé avec Dhinga et je

lui ai posé la question est-ce que

c'est hasard du coup le fait que toi,

tu sois le directeur du studio et

que comme par hasard, vous travaillez

sur ces projets-là. Et d'ailleurs,

l'un des projets à venir pour Arkane,

c'est aussi de travailler sur Blade.

Blade qui est quand même un personnage

aussi le vampire emblématique de l'époque

incarné par Wesley Snipes à l'époque.

Donc pour moi, ce n'est pas un hasard.

Lui, il me dit que si, parce que je

pense qu'il ne peut pas trop dire ça.

Il ne peut pas trop dire que oui,

parce que je suis un mec noir à la

tête du studio, ça a un impact direct.

Mais intrinsèquement, je pense

qu'il y a forcément un impact.

Et en fait, c'est aussi en ça que

c'est tellement important d'avoir des

personnes qui auront un pouvoir

décisionnaire, qui seront dans des

instances de décision qui vont leur

permettre de peut-être un petit peu

plus affecter la direction des jeux.

Au fait, Blade, quel film incroyable.

Et quand j'ai la vue, j'étais pétit.

Mais ce n'est pas parce que c'était

un acteur noir que je n'arrivais

pas à rentrer dans les films.

Dans l'industrie, les cœurs de

problème est que ces personnes ne

sont pas au centre de la production.

Mais j'ai un peu envie de me

faire l'avocat de diable, ainsi

qui concerne les spectateurs.

À écouter certaines voix, la

diversité est désormais imposée

partout dans la culture.

Il y a même des listes sur

Internet qui essayent de le

prouver et de dire que tout est

devenu woke, féministe, pro-LGBT

et pro-minorité en général.

Je demande donc à Jennifer

s'il y a un problème et s'il y

a une limite entre augmenter

les diversités et les

walkies, maître Guimet.

Est-ce que pendant ces 50

dernières années, il y a eu

des polémiques sur le fait que

la plupart des personnages

principaux dans les jeux, c'était

des mecs blancs, virils,

hétéros.

Personne ne s'en est réellement

plein. En tout cas, on n'est pas

allé jusqu'à créer des listes

pour dénoncer ces jeux-là.

Et aujourd'hui, comme par hasard

parce que les personnes

sous-représentées existent,

en fait, dans ces milieux-là,

on nous dit que c'est pas

normal.

Je pense que la raison pour

laquelle on voit un petit peu

plus de diversité dans ces

milieux-là, c'est tout simplement

parce que déjà, les personnes

concernées ont un petit peu

plus les moyens de créer.

Avant, on n'avait pas la

possibilité de faire des jeux.

Avant, c'était extrêmement

difficile. Aujourd'hui, on peut

faire du no code, on peut faire

nous-même un petit peu de

graphisme, d'illustration de

personnages, on peut obtenir

des subventions aussi pour

faire nos propres jeux.

Il y a énormément de solo

devs qui sont des

personnes qui ont envie de

raconter leurs propres

histoires, qui s'y

mettent et qui réussissent

et qui montrent aussi que ça

fonctionne.

La preuve, c'est que les

jeux entre guillemets walk,

effectivement, ils fonctionnent

d'une certaine manière parce

que les gens ont envie de ces

nouveautés-là, ils ont envie

d'un peu plus d'originalité et

ils ont envie de voir de la

diversité dans les histoires

qu'on propose.

Donc, les gens qui disent

qu'il y a du forcing,

c'est des gens qui,

longtemps, étaient privilégiés

parce qu'ils se sont toujours

vus à travers ces

représentations-là.

Et aujourd'hui, ils ont

l'impression qu'on fait un

espèce de grand emplacement

dans le jeu vidéo, alors que

ce n'est pas le cas.

En fait, faire des jeux

de walk, ce n'est pas facile.

Je veux dire, on est

dans un monde aussi, c'est du

business. Le jeu vidéo, c'est

la première industrie dans

le monde du divertissement

aujourd'hui.

C'est du business et vous

avez, vous devez rendre des

comptes derrière des actionnaires

qui doivent vous donner de

l'argent ou non pour faire

vos jeux. Donc, on sait

aussi, il y a des gens qui

nous racontent leur expérience

et qui nous disent, bah,

moi, j'ai dit aux

investisseurs que je vais

faire des jeux qui vont

mettre en avant un personnage

gai, une personnage,

une héroïne noire, par

exemple, une héroïne racisée.

Et ils nous disent non, ils

vous disent non, ça va pas

marcher parce que c'est une

femme, parce que c'est un

personnage queer, etc.

Donc, il y a énormément de

barrières à franchir pour

réussir à sortir ces jeux-là.

L'argument du wokisme, il

fonctionne pas non plus parce

que ce sont des jeux où on

nous dit qu'ils ne fonctionnent

pas, alors que quand tu prends

l'exemple de God of War,

Ragnarok, qui a fait un

énorme carton ou encore

Alan Wake 2, qui lui aussi

a vraiment bien fonctionné,

on nous dit ça fonctionne

pas. Et pourtant, si, c'est

bien la preuve qu'il y a

un marché pour ça. C'est

bien la preuve que les

gens ont envie d'avoir ce

type de jeu-là. Ça veut pas

dire que les jeux de guerre

de base qu'on connaît, les

jeux militaires et compagnie

avec ce qu'on a l'habitude de

voir, ils fonctionnent pas.

La preuve, c'est qu'on a eu

Stellar Blades, qui est sorti

cette année avec une héroïne

hyper sexualisée.

Ils ont même pas essayé de

s'en cacher. Au contraire,

ils l'ont vraiment assumé.

Ça cartonne.

On a Black Myth Wukong, qui

là aussi est un jeu qui,

pour le coup, est sorti,

créé par des Chinois, qui

ont, en lançant le jeu,

ils ont averti tout le

monde et ils ont demandé aux

créateurs et aux critiques

de ne pas mentionner le

féminisme, de ne pas faire

de propagande féministe, de

ne pas parler du Covid 19.

Et ce n'est pas des jeux qui

empatisent derrière.

Je veux dire, il faut laisser

la place aux créateurs qui

ont envie de faire passer

ces messages-là, de le faire

tout simplement.

Les exemples que nous montre

là Jennifer, je les aime

bien parce qu'ils nous

montrent que le progressisme

d'une oeuvre n'empêche pas

son succès.

Mais comme elle l'a rappelé,

tout ça, c'est du business.

Peut-être qu'on peut y

voir de réels avancés,

mais peut-être aussi qu'il y

a là une certaine

marchandisation des luttes

qui est critiquable, non ?

Je pense qu'il ne faut pas

être dupe et qu'on est dans un

monde capitaliste et que

évidemment, les grosses boîtes,

notamment, veulent bien sûr

se servir de ça pour se

faire de l'argent.

Et je pense que, malheureusement,

en fait, c'est une étape dans

laquelle on est et qui n'est pas

prête de passer et qui va

continuer.

Effectivement, il faut critiquer

les entreprises qui sont dans

cette démarche-là, mais il

faut pas oublier qu'il y a

malgré tout une recherche de

la part d'humains, d'êtres

humains qui ont réellement

envie de porter des messages

comme ça. Et là, je pense

typiquement à un jeu qui est

sorti assez récemment, qui

s'appelle Caravan Sandwich, qui a

été créé notamment par une

jeune femme trans qui avait

envie aussi de porter fièrement

pas seulement les identités

queer dans son jeu, mais ça en

fait partie. Et elle le dit

clairement, c'est un jeu

politisé.

Et ça, je trouve qu'il n'y a

rien de plus beau que quelqu'un

qui, justement, affirme

tellement ses positions

politiques à travers le jeu.

Mais au-delà de la politique,

c'est aussi juste de dire

j'existe, donc je fais ce que

je veux, en fait.

J'ai créé les messages que

j'ai envie de faire passer, je

les fais passer à travers mon

jeu. Il y a une

instrumentalisation de cette

lutte-là depuis des années.

Ce n'est pas la première fois

on le voit dans le cinéma.

Je veux dire, tu regardes les

Marvel, on est en plein

dedans. Tu regardes Netflix,

on est en plein dedans.

Mais je pense que c'est une

étape pour aller vers,

peut-être, je l'espère,

en tout cas, un monde un

petit peu meilleur.

Et j'estime que, typiquement,

Netflix s'est saisi du

besoin des gens de voir de

meilleures présentations, plus

inclusives, plus diverses,

de manière générale, mais

d'une autre manière, d'un

autre côté, ça a aussi servi à

des personnes qui avaient envie

de raconter leur histoire,

d'être plus mise en avant.

Et derrière, ça a un impact

puisque, moi, c'est le but de

mon travail, c'est de dire ça

aux gens. C'est que les

représentations, quand elles

sont justes, quand elles sont

authentiques, elles ont

réellement un impact.

Et aujourd'hui, moi, je

pars du principe que les

jeux vidéo, notamment,

changent des vies, en

fait. Il y a des personnes

qui décident de changer de

carrière parce qu'elles sont

tombées sur des jeux qui

vraiment leur ont fait du

bien. Il y a des personnes

qui comprennent des

identités marginalisées

parce qu'elles ont incarné

des personnages auxquels, à

la base, elles n'ont rien

à voir avec elles, tu vois.

Et je fais partie de ces gens

là. Et c'est aussi pour ça

que je me suis vraiment

donné un peu cette mission de

mon côté de faire évoluer

les mentalités.

Et je pense qu'en tant que

première industrie de la

culture et du divertissement

aujourd'hui, en fait, le

jeu vidéo a une

responsabilité de passer de

cet aspect où, là,

aujourd'hui, on se nourrit

de beaucoup de représentations,

mais aussi de beaucoup de

clichés et de stéréotypes,

c'est une étape vers la

suite qui va être des jeux

qui vont être un petit peu

plus authentiques, un petit

peu plus justes, mais au moins

en attendant, les personnes

se sentent un petit peu

plus vues. À un moment

donné, on arrêtera tout

simplement aussi de

questionner leur

existence dans ces milieux.

Je pense que, voilà, moi,

c'est ce que je souhaite en

tout cas pour le futur.

Je suis tout à fait d'accord

avec Jennifer, mais il

me reste un doute.

Lorsque je parcours les

catalogues des plateformes

ou que je regarde les

pilotes des certaines

séries, jusqu'où va

les cynismes de cette

industrie ? Qui est les

vrais publics ciblés de cette

diversité que certaines

séries mettent en avant ?

Sont-ils ceux et celles qui

ont besoin de plus de

représentation ou, au

final, les publics ciblés

se sentent d'abord

certaines personnes blanches,

cis, hétéros, qui

répond ainsi à un désir

étrange, un peu malsain

de regarder ces minorités ?

Déjà, dans le jeu vidéo,

moi, je le vois avec les

studios avec qui je travaille.

Parfois, ils sont très

contents. Du coup, nous, on

a créé ça et du coup,

notre personnage principal

c'est une femme noire trans

en situation de handicap.

Elle a du... Elle a un...

Et j'ai dit, enfin, voilà,

ils mettent tout à la fois et

ils se disent, bah voilà,

du coup, on a fait la

diversité, on a fait l'inclusion

et voilà, qu'est-ce que

t'en penses ? Et du coup,

bon, il y a tout un travail

à faire derrière et ça

prouve que on a besoin des

gens pour faire ce travail

là. Ce que je trouve

intéressant dans ce que tu

dis, c'est que moi aussi,

j'ai eu ces retours-là de

personnes qui ont l'impression

qu'aujourd'hui, ce que

les plateformes veulent

proposer, c'est surtout du

trauma dumping, en fait.

Donc utiliser les vécu des

gens pour un public qui n'est

pas eux, pour raconter des

histoires, mais plutôt les

histoires auxquelles... des

histoires traumatiques, en

fait. Et ça, c'est vendeur.

C'est du voyeurisme et c'est

hyper vendeur. Et

malheureusement, pour sortir

de ça, ça va être très

difficile. Mais je pense

qu'en même temps, on est

aussi vers une transition.

En fait, on en revient

toujours à la même question

des créateurs et créatrices

concernées qui peuvent et

doivent avoir les clés et

l'investissement nécessaire

pour créer derrière. Et c'est

ça qui fait toute la

différence, en fait.

À partir du moment où on va

créer des histoires pour

choquer, on va jamais sortir

de cette boucle-là, en

fait. Et aujourd'hui, je

veux dire que je pense à des

séries comme Heartstopper,

qui est sur Netflix, je

sais pas si vous voyez. Pour

moi, c'est une bulle de

douceur, parce que moi

je suis une personne queer,

qui raconte du coup une

histoire de deux jeunes

adolescents, un qui est

gay, un autre qui est

bisexuel, et qui vont tout

simplement se découvrir

ensemble à l'école, se

mettre ensemble, découvrir

l'amour, découvrir leurs

adolescences, les relations

amicales. Et en même temps,

effectivement, il va avoir

des histoires aussi de

personnages secondaires qui

vont être, par exemple, un

personnage trans, un

personnage qui va se

découvrir non-binaire, un

personnage qui va se

découvrir peut-être

asexuel ou aromantique. Et

on peut se dire, de

premier abord, ah, mais ça

fait un peu too much. Ces

gens, là aussi, on nous

met tout. Mais c'est

travailler, en fait. C'est

hyper bien travailler de

manière à ce que tu n'aies

pas cette impression qu'on

nous met juste ça pour

mettre le quota de

diversité. Non, c'est

tout. Chacune de ces

histoires-là est craftée au

millimètre près pour nous

raconter des expériences

qu'on a envie de voir et

laisser de côté aussi

cette partie un peu de

trauma dumping, d'instrumentalisation

de ces identités-là. Et je

pense que là encore, ça

nous met vers la voie, vers

quelque chose d'un petit peu

plus authentique.

L'authenticité, c'est

vraiment la clé, en fait,

dans ces représentations-là.

L'authenticité des

récits, c'est aussi ça,

l'inclusion des personnes

sous-représentées.

Jennifer, on l'a dit,

c'est son travail de

conseiller, d'aider les

studios à faire des

personnages bien écrits, de

sortir de certains clichés

de représentation. Mais avec

Guglielmo, on s'est

demandé s'il n'y avait pas

un risque pour elle d'être

utilisée dans une certaine

diversité de façade. On

appelle ça être tokenisée.

Pour être un peu cynique,

est-ce que ça arrive qu'un

studio fasse appel à

Jennifer pour avoir une

femme noire et se dire

c'est bon, j'ai la

conscience tranquille ?

J'ai déjà été tokenisée

à plusieurs reprises avec

l'association surtout.

De toute façon, pour les

personnes minorisées, c'est un

combat de tous les jours. Il

suffit pas de rester dans le

jeu vidéo ou de travailler

dans ces cas-là pour le

faire. Tu peux évoluer en

entreprise et parce que tu es

la seule femme noire, on va

te dire tiens, mets-toi

devant pour la photo d'équipe

et comme ça, ça nous fait

notre petit quota. Je ne suis

pas dupe non plus. Je le

sais qu'avec l'association,

quand on a certains studios

qui veulent faire appel à

nous pour travailler

ensemble, pour collaborer

ensemble, c'est aussi pour

dire dans leurs valeurs,

regardez, nous on est

inclusifs, on travaille

avec des asso comme ça.

On n'est pas dupe, on n'est

pas dupe. Mais le truc,

c'est comment est-ce qu'on

le met à notre avantage?

C'est ça la réflexion

derrière. Parce que le

tokenisme existe et il

continuera d'exister qu'on le

veuille ou non en fait.

Qu'est-ce qu'on fait pour

l'utiliser à notre tour de

manière à ce que ça nous

serve? On ne peut pas juste

laisser les gens qui veulent

profiter de nous, gagner

leur pain vis-à-vis de ça.

Donc, on va faire en sorte

que nous, ça nous serve à

quelque chose. Et moi, dans

mon boulot, c'est vraiment

le combat de ma vie. Il y a

des studios qui me disent,

est-ce que t'es OK qu'on

communique sur le fait qu'on a

travaillé avec toi? Je

regarde. Si vraiment la

démarche, je la sens

sincère, je la sens

honnête et je sens que ça

va vraiment apporter quelque

chose, je lui dis oui,

communiquons ensemble sur le

fait qu'on a travaillé

ensemble. Si ce n'est pas

le cas, je vais dire non.

Le contrat que je fais avec

ces studios-là, c'est un

point hyper important pour

moi parce que je ne veux

pas me retrouver dans un

cas où on se dit c'est

bon, ça a été validé par

Jennifer, ça a été travaillé

avec Jennifer, donc on n'a

aucun souci de représentativité

dans nos jeux. Ce n'est pas

toujours le cas. Et d'ailleurs,

beaucoup de studios font appel

à moi après qu'ils aient

déjà travaillé sur leur

jeu. Ça, c'est aussi un de

mes combats, c'est de faire

en sorte qu'ils comprennent

que le plus important, c'est

de faire intervenir des

personnes comme moi bien

en amont du projet et non

pas à la fin, juste pour

se dédouaner et dire voilà,

on l'a fait relire par

quelqu'un et surtout après

pour me dire bon, avec

tes retours, merci beaucoup

pour tes retours, mais on

a déjà trop avancé, donc

on ne pourra rien faire. En

fait, ça ne sert à rien pour

moi. Ça me fait gagner

d'argent, certes, mais ce n'est

pas le but, en fait, de

mon engagement. Le but de

mon engagement, c'est d'avoir

réellement un impact et

pas faire en sorte que ça

vous serve derrière pour

votre commun. Moi, j'admire

les personnes qui veulent

complètement sortir de ça.

Il y a des personnes qui

nous poussent aussi à une

certaine pureté militante

pour dire non, mais là, tu

vois bien que tu es un

token, il ne faut absolument

pas accepter ça. Et

j'entends, j'entends, mais

tellement, tellement. Mais de

la même manière, je vais

dire quand tu veux essayer

de changer les choses, tu

dois faire comme tu dis avec

les armes que tu as et tu

dois être présente. Tu dois

être visible et tu dois être

présente là où tu peux

changer un minimum les

choses. Malheureusement, on

fait avec ce qu'on peut et

ce qu'on a. En fait, il

faut pas y aller si tu

sais que ça n'a pas d'impact,

tout simplement. Et moi,

j'essaye d'aller sur cette

perspective-là de manière

générale.

Bon, les fortes combattives,

Jennifer. Mais voilà, moi,

je vais être honnête,

là, les rares fois où je

joue à des jeux vidéo, les

choses qui me retiennent à

l'écran sont deux, l'univers,

c'est à dire la direction

artistique et les gameplays

au milieu de tous ces

polémiques qui me renvoient

souvent les médias. Est-ce

que si les jeux m'accrochent

et qu'il est bon, tous ces

polémiques sont réduits à un

néant? En fin compte, mais

qui a l'origine de tous ces

controverses?

Ce qu'il faut se rappeler,

c'est qu'en fait, c'est

surtout des minorités très

bruyantes qui font et qui

créent ces polémiques-là.

Et le problème, c'est

justement le fait qu'elles

soient bruyantes parce qu'elles

créent du coup un effet boule

de neige où elles vont

rallier des gens à leur

pensée. Et moi, c'est ça le

problème que je trouve.

Je veux croire qu'à la base,

les gens ne sont pas

forcément fermés à retrouver

des jeux qui soient un peu plus

inclusifs. Je pense que c'est

surtout une catégorie de

personnes, il faut le dire,

des personnes qui véhiculent

des idéologies extrémistes

et d'extrême droite. Et

ces personnes-là, on sait

que c'est une idéologie qui

vient pas de nulle part.

C'est à dire que même

dans le jeu vidéo, il y a

des messages d'extrême

droite qui veulent passer en

fait, le machisme, les

incels. Peut-être que vous

connaissez la polémique du

Gamergate aussi qui s'est

déroulé en 2014.

Déjà, depuis ce moment-là,

on a observé qu'il y a un

harcèlement massif qui se

fait, notamment envers les

femmes qui créent des jeux

vidéo, les journalistes qui

s'emparent de ces sujets-

là pour les faire disparaître,

pour les silencier en

fait. À partir du moment

où on sait ça, moi, je

sais que c'est quelque

chose qui me fait

relativement relativiser

parce que je me dis, je me

sens pas en danger parce que

je prends la parole sur ces

sujets-là. Je me dis juste

qu'on ne peut pas arrêter

ce type de pensée, qu'on le

veuille ou non. En fait,

ce genre de choses va

continuer à exister dans

ces milieux, donc autant

continuer à faire ce qu'on

veut. En fait, je ne veux

pas faire partie des gens

que ce type de polémique

va silencier parce que

justement, je pense qu'il

y a vraiment une majorité

de personnes qui restent

ouvertes d'esprit, qui ont

envie de trouver ces

représentations-là et qui ont

envie d'enrichir, comme tu

disais pour toi, leur milieu

culturel parce que ce qu'on a

connu avant va rester, va

continuer d'exister. Mais

quand on voit l'impact que

ça a sur les gens, je

pense qu'il faut continuer

à aller dans cette

direction.

Alors là, Jennifer a cité

le Gamergate. Et si on

est un peu à l'écart de

ce milieu, on peut ne pas

savoir de quoi on parle.

Les controverses du

Gamergate désignent une

série de harcèlement basé

sur des accusations non

fondées d'un supposé

conflit d'intérêt entre

une développeuse indépendante

Zoe Quinn et un journaliste

de jeux vidéo. Le

Gamergate est devenu une

sorte de symbole de cette

fracture culturelle qu'il

y a dans le jeu vidéo entre

ceux qui appellent à la

diversité dans l'industrie

et ceux qui perçoivent

ces revendications comme

une menace pour la culture

gaming. Bon, ces joueurs,

on l'a dit, ils

représentent une minorité,

une minorité bruyante très

souvent composée d'hommes

d'extrême droite qui

lancent des campagnes de

harcèlement. Et ça, ça

a quand même un impact

mine de rien sur les

équipes, sur les studios,

mais aussi sur les

joueurs. L'impact que

ça a déjà, il existe

sur les studios, sur les

développeurs eux-mêmes.

Je veux dire, c'est

des personnes qui se

prennent énormément de

harcèlement, de

cyberharcèlement, surtout

quand c'est des femmes,

des personnes issues des

différentes minorités,

etc. Les studios essayent

de les protéger tant

bien que mal, mais sur

Internet, sur les

plateformes, sur les

réseaux sociaux, tout va

très, très vite. Et au

delà de l'impact sur les

développeurs, c'est un

impact aussi sur les

joueurs, les gens qui

consomment ces plateformes

là, comme je disais tout

à l'heure, pour les

rallier à leur cause.

Il y a ce truc-là de créer

la polémique, créer un

bug, et du coup, ça en

fait toute une boule de

neige qui est beaucoup

plus grosse que ce qui

était là au départ.

Quand il y a une

personne qui a décidé

de monter des listes sur

des plateformes comme

Steam, etc., où il

crée donc des pages

avec des centaines de

milliers de personnes

pour boycotter ces

jeux-là, parce qu'il y a

une femme dedans, boycotter

ce jeu parce qu'ils ont

mis des pronoms dedans.

À partir de ce moment-là,

quand tu sais que ça

rallie 200, 300 mille

personnes, tu dis oui,

ça a un impact, en fait,

et ça a quand même un

impact non négligeable.

Et ce truc des listes,

ça a complètement été

banalisé aujourd'hui.

Space Marine 2, Warhammer

Space Marine 2, qui a

été annoncé, qui est

quand même un jeu qui a

été annoncé par l'un

des créateurs, qui a

dit, moi, je suis

anti-vogue, je veux

revenir aux jeux d'antan,

le progressisme, ce n'est

pas pour nous et tout.

Il y a un personnage

féminin dedans, peut-être

un personnage noir, et ce

sont tous des personnages

secondaires d'ailleurs.

Mais à partir de ce moment-là,

le jeu a été catérisé comme

étant woke d'après ces

listes-là.

Donc c'est pour dire l'absurdité

du truc.

Eux-mêmes ne sont pas

convaincus de ce qu'ils

font. Eux-mêmes sont

ignorants au point de

catégoriser un jeu comme

étant woke, juste parce que

ça a des femmes et des

personnages racisés dedans.

Donc c'est là aussi

qu'on voit que l'idéologie

de l'anti-progressisme,

ils se mettent des balles

dans leur propre camp.

En fait, ça n'a juste

aucun sens et de plus en

plus, eux-mêmes, ils

véhiculent des idées qui

sont malheureusement, en

fait, banalisées et reprises

par, notamment, beaucoup de

jeunes qui vont commencer à

utiliser le terme woke pour

tout et pour rien, juste

parce qu'il y a une femme

dans un jeu vidéo, quoi.

Et je pense que c'est ça

aussi que ça crée ces deux

l'ignorance.

Les gens s'emparent de

ces sujets-là sans savoir

ce que ça veut dire.

Eh bien, nous devons faire

attention au mot que nous

utilisons, car les termes

comme woke, il me semble

qu'ils ne servent plus

qu'eux à disqualifier tout

discours vaguement de gauche.

Et dans les discours de

Jennifer surtout, les

centres émis sur un autre

sujet, la création des

représentations authentiques

et non forcées.

Eh oui, je n'en réalise

que, après l'entretien,

qu'il aurait été intéressant

de comprendre un peu mieux

comment ces différences et

ces structures.

Bon, tant pis, ça s'est

rappelé une autre fois,

aussi parce qu'une chose

que nous voulons souvent

avec Alex vers la fin de

nos discussions, c'est

aussi d'envisager le

demain, c'est-à-dire

quel est l'avenir de

l'industrie du jeu vidéo.

En termes d'inclusion,

on veut aussi nous faire

croire qu'il y a un

rétro-pédalage qui est

en train de se préparer

parce qu'il y a énormément

donc beaucoup de backlash

de la part de beaucoup de

communautés de joueurs

qui disent qu'ils ne veulent

pas avoir de woke-ismes

donc dans leur jeu.

Mais en vérité, c'est pas

parce qu'ils cherchent ça

que ça va s'arrêter.

Enfin, des personnes comme

moi et comme plein d'autres,

parce que, justement,

elles voient un petit peu

plus de représentation,

vont avoir envie de

continuer à créer et de

raconter leurs propres

histoires, ça, qu'ils le

veuillent ou non, ça va

jamais s'arrêter, que ce soit

dans le jeu vidéo ou dans

d'autres médiums d'ailleurs.

Donc moi, je vois de

plus en plus d'histoires

qui vont être créées à

travers les jeux vidéo

et de gens qui auront envie

de raconter leurs

expériences.

Je vois un monde,

en tout cas j'espère,

un monde où on va avoir

plus d'opportunités en

termes d'investissements

financiers aussi, parce

qu'il y a beaucoup de

barrières. On disait tout

à l'heure, rien que pour

des femmes, c'est très

compliqué d'obtenir, de

lever des fonds quand

tu montes un studio pour

faire tes propres jeux.

C'est très, très dur.

Je pense que j'y vois

malgré tout un espoir.

En tout cas, moi, c'est

ce que j'ai envie de

croire. Et pour le monde

de l'inclusion de

manière générale,

ce que je sais, c'est

que les jeux vidéo,

ils sont joués partout

dans le monde.

En fait, quand tu

crées aujourd'hui,

c'est pas juste pour une

niche dans le Sud de

la France, tu as envie

que ce soit joué

dans le monde entier.

L'inclusion, elle a

lieu avec ces acteurs.

Et ça, je pense que

c'est le vrai

sujet, c'est d'impliquer

de plus en plus et

pouvoirer les personnes

qui ont envie de créer

sur le continent et ailleurs,

des personnes marginalisées,

etc.

Tant qu'on leur donne

les clés pour y arriver,

ça ne peut que nous

amener vers un monde

qu'on a envie de voir,

je pense.

On espère que vous avez

autant apprécié écouter

cet épisode que nous

allons enregistrer.

Un grand merci à

Jennifer Lufau d'avoir

pris le temps de répondre

à nos questions.

On vous invite grandement

à suivre son association

Afro Gameuses,

active sur Instagram,

mais aussi sur Twitch.

Si vous nous écoutez

en podcast, n'hésitez

pas à nous laisser des étoiles

et un commentaire,

ça nous fait toujours plaisir.

Pour les fidèles

de la bande FM de Radio Grenouille,

venez quand même jeter une oreille

sur le flûte podcast.

On y propose parfois

des versions un peu plus longues

de ce qu'on fait.

Et peut-être que nos anciens

sujets pourraient vous plaire.

Sur ce, merci encore

d'avoir écouté et à bientôt

dans vos applis et sur Radio Grenouille. ==/ Sous-titres générés avec
IA (Whisper), editing et proofing par Guglielmo Fernandez Garcia /==

Créateurs et invités

Alexandre Allain
Hôte
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Développeur Front-End, j'explore la société numérique en podcast et à la radio depuis 2017.
 Guglielmo Fernandez Garcia
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Guglielmo Fernandez Garcia
Je bricole des IA, mais j'aime aussi la vulga et les sciences sociales
Le jeu vidéo est-il devenu “woke” ? Afroféminisme et JV avec Jennifer Lufau (Afrogameuses)
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